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THEMIS & NEP - adeptes de la pilule bleue

20 juin 2010

Les Claxton - Aldous HUXLEY

Les Claxton est une nouvelle extraite du recueil Le sourire de la Joconde et autres tr9782070372911ès courts romans.
J'ai dû mal à croire que cette nouvelle ait été écrite au début des années 20, on pourrait aisément confondre cette famille avec une famille type bobo des années 2000, tant Huxley avait une vision éclairée et avant-gardiste de la société.

L'auteur décrit un couple et leurs deux enfants, issus de la bourgeoisie,  qui désire se distinguer de la masse en s'élevant spirituellement, en se nourrissant différemment, en refusant l'esclavage imposé par la société consumériste et donc, en adoptant une vie d'ascète vouée à l'art, à la spiritualité et à l'éducation de leurs enfants. Jusqu'ici tout va bien, je partage d'ailleurs des points communs avec cette famille, sauf que l'on s'aperçoit rapidement qu'Huxley décrit ici le mythe de la singularité. Le but ultime de ce couple (surtout la femme; le mari étant présenté comme une personnalité malléable) n'est pas l'épanouissement personnel mais la distinction. Ils refusent d'écouter ce qu'ils sont et ce dont ils ont envie, en s'astreignant à suivre une discipline de fer (sous une apparence de douceur) pour être ce qu'ils veulent être (en apparence du moins). Tout est donc dans l'apparence: on est végétarien et on restreint ses rations de nourriture sous le prétexte fallacieux de préserver sa santé, mais il s'agit bien d'une question d'argent. La mère, sous son masque de douceur, est tyrannique. Elle oeuvre pour que son mari et ses enfants soient tels qu'elle veut qu'ils soient: des ascètes pieux aimant l'art pour l'art, refusant toute forme de frivolité, se nourrissant exclusivement de légumes froids, alors qu'elle se cache pour manger du chocolat et des fruits confits. Que c'est triste de ne pas s'accepter et s'aimer tel que l'on est, et de s'astreindre ainsi à être un personnage factice.

J'ai été particulièrement touchée par le personnage de la petite Sylvia, qui furieuse et révoltée contre ses parents, fait tout un tas de bêtises, vole notamment un morceau de bacon pour le manger en cachette, "c'est comme le jardin d'Eden, dit un personnage s'adressant à la mère de l'enfant, et de continuer: "... si vous entourez le bacon de mystères et d'impératifs catégoriques, que peux-tu attendre, ma pauvre Martha ?"

Pour moi, Aldous Huxley avait tout compris à la manière d'éduquer les enfants : "Comme la plupart des enfants, elle aurait aimé qu'on lui retire la responsabilité de ses actes; elle en voulait à sa mère et à son père de la forcer à dépenser tant de volonté pour leur résister, tant d'émotion douloureuse à se laisser en fin de compte vaincre. Cela aurait été tellement plus simple si ils avaient insisté dès le début, s'ils l'avaient contrainte à obéir tout de suite et lui avaient ainsi épargné toute cette peine."
La petite Sylvia me rappelle un petit garçon de  7 ans qui commet aussi tout une série de bêtises, et cela, parce qu'il ne jouit pas d'un cadre suffisamment sécurisant. Lorsque l'enfant agit mal, son père le regarde tristement: "tu me fais tellement de peine, mais qu'allons-nous faire de toi?" et fait passer ainsi l'enfant pour un monstre. Ce serait tellement plus simple pour l'enfant que l'adulte prenne ses responsabilités en installant des balises, en étant plus ferme dès le départ, plutôt que de laisser à un enfant aussi jeune le choix de faire ou pas la bêtise. Pourquoi tenter le diable?

Eduquer un enfant, ce n'est pas une synécure, c'est certain. Je suis moi-même maman, et ce n'est pas évident de savoir ce qu'il faut faire pour bien faire. J'ai voulu être une maman attentive, présente pour son enfant. J'adore lui raconter des histoires, je joue avec lui à des jeux de sociétés, on papote beaucoup, etc... Bref grâce à moi, mon fils n'aime pas lire. Il a le droit de ne pas aimer évidemment, chacun ses goût, il y a d'autres choses à faire, à découvrir, mais je pense qu'en lui lisant des histoires, en jouant beaucoup avec lui, je ne l'ai pas aidé ni à faire l'effort de lire et de découvrir par lui-même, ni à stimuler son esprit créatif. L'enfer est pavé de bonnes intentions... Donc depuis peu, j'ai changé mon fusil d'épaule, je vaque à mes occupations, et je le laisse s'occuper seul. Au début, il s'ennuyait ferme, et c'était maman par-ci, maman par-là, pour un oui ou pour un non. Je me suis surprise à culpabiliser mais j'ai tenu bon. Et hier, il a déniché un vieux livre de bricolage, du papier de couleur, du carton et il s'amuse bien, il lit les explications et il crée.  Mission accomplie :-)

Thémis

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13 juin 2010

Le miroir de Cassandre - Bernard WERBER

Cassandre est une jeune autiste surdouée. Orpheline suite à l'assassinat de ses parents (un ministre eCouverture_Le_Miroir_de_Cassandre_Bernard_Werbert une scientifique), elle a des visions : elle voit des attentats. Elle tente de prévenir ses contemporains mais personne ne la croit. Suite à une violente altercation avec une camarade de classe, elle fuit le pensionnat, et finira par trouver refuge dans un dépotoir, auprès de quatre clochards hauts en couleurs : un ancien militaire, un marabout d'Afrique, une ex-star du cinéma érotique italien et un jeune anarchiste coréen, tous recherchés par la police. Au milieu des ordures, en dehors du monde, banni du système, ils ont créé une république baptisée Rédemption.
Bien que je sois tentée, je n'en dis pas plus pour ne pas rompre le suspense.

Mon avis : j'ai a-do-ré... J'ai découvert les romans de Bernard Werber tardivement parce qu'il faisait partie de ces auteurs que je jugeais trop connus et trop adulés pour que je m'y intéresse ("ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort, qu'ils ont raison" ;-)). C'est moi qui avais tort (ô combien...)
J'ai découvert "Nous les Dieux" l'année dernière et ce fut le coup de foudre littéraire, et plus encore avec "Le miroir de Cassandre", tant je partage les valeurs et idées évoquées dans ce roman. Je me suis délectée du début à la fin.

J'ai été personnellement touchée par la thématique: l'autisme, la conscience élargie, la dominance de l'hémisphère droit dans le mode de fonctionnement du cerveau, cette sensibilité exacerbée qui vous permet de voir des choses que vous préfèreriez parfois ignorer. J'aborderai probablement ce sujet prochainement.

"Le miroir de Cassandre" est un roman dont on ressort plus riche: nourri sur les plans philosophique, littéraire (cela va de soi...), étymologique (c'est amusant de constater combien le sens des mots est souvent éloigné de leur signification étymologique initiale), musical (ce fut un plaisir d'écouter et/ou de découvrir les Charlots, Verdi, Gustav Holst et AC/DC qui avait déjà marqué mon enfance), psychologique, scientifique, etc, etc...

Bref, lire Bernard Werber fut pour moi une révélation, une explosion d'émotions, une source d'inspiration et... un soulagement. Difficile de l'évoquer autrement qu'avec emphase : j'ai contracté le virus.

Themis

11 juin 2010

Histoires indiscrètes d'une famille sans histoire - Santiago RONCAGLIOLO

En vraie lectivore, je me rends régulièrement à la bibliothèque de ma ville. Je peux y rester des heures. Les romans y sont classés non pas par genre, mais plutôt par langue d'origine de l'auteur. Par conséquent, lorsque l'on se rend dans les rayons des romans traduits de langue espagnole, italienne, japonaise ou roumaine, les livres sont comme neufs, à peine touchés, tant la majorité de nos contemporains seHistoires_indiscr_tes_d_une_famille_sans_histoire risquent peu à sortir des sentiers battus.

A ma dernière visite en littérature espagnole, j'ai découvert "Histoires indiscrètes d'une famille sans histoire" de Santiago RONCAGLIOLO, un auteur péruvien que je ne connaissais pas jusqu'alors.
L'histoire raconte les déboires d'une famille issue de la classe moyenne péruvienne. 

"Alfredo n'a plus que six mois à vivre; Lucy découvre des billets pornographiques dans son sac à main; Sergio voit des cadavres partout; Marianna perd bêtement sa virginité pour imiter son amie Katy; Papy, qui n'a plus toute sa tête, drague dans les jardins publics; quant au chat, une seule chose l'obsède: le sexe." (4ème de couv')

Le lecteur devient en quelque sorte le témoin des secrets de chacun des personnages. Le ton est à l'humour sans pour autant tomber dans la comédie burlesque. J'ai aimé la construction de la narration où l'on passe du point du vue d'un personnage à l'autre. Rafraîchissant. A recommander !

Thémis


5 juin 2010

L'Heure de l'Ange - Anne RICE

anne_rice_l_heure_de_l_ange_livreNous retrouvons dans "L'Heure de l'Ange", les thèmes favoris de l'auteure: le bien/le mal, la descente aux enfers, la quête (ici la rédemption), la religion voire la dévotion. Ma dernière lecture d'Anne Rice remonte à "Vittorio le Vampire" au début des années 2000. Et dans les deux romans, nous avons affaire à une narration en 'je" par le personnage principal, dont la vie est bouleversée par un événement tragique, s'ensuit pour chacun une longue descente aux enfers, dont l'un en sortira vampire et l'autre, tueur à gages. Vittorio a soif de vengeance et n'aura de cesse de retrouver les meurtriers de sa famille et Toby, quant à lui, est rongé par la culpabilité et par le vide de sa vie. Ce dernier sera touché par la grâce, sous les traits de l'Ange Malchiah, et trouvera dans cette rencontre un nouveau sens à sa vie : la possibilité de se racheter de ses péchés. Guidé par son ange gardien, et dans la peau d'un moine dominicain, Toby entreprendra le long chemin de la rédemption et plonge dans l'obscurantisme religieux du XIIIème siècle où il aura pour mission de sauver une famille juive des griffes d'une populace ivre de colère.

Mon avis : Bien que je ne partage pas les opinions religieuses de l'auteur, j'ai apprécié la lecture de ce roman qui met en lumière les relations complexes amour/haine entre juifs et chrétiens au XIIIème siècle en Angleterre, avec pour toile de fond la thématique des anges gardiens dont je ne connaissais absolument rien. Intéressant et divertissant. Je l'ai lu d'une traite.

Thémis

4 juin 2010

Genèse

"Je suis là et je suis vivant, je renais de mes cendres. Le spectre de l'enfant triste s'en est allé, je suis exorcisé. J'inspire profondément et ressens l'oxygène s'introduire en moi, remplir mes poumons, je perçois la vie qui palpite dans chaque fibre de mon corps.
C'est mon tour, mon histoire commence maintenant."

Thémis

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